LA CREATION DE CHANTS
Plusieurs formes de créations peuvent se présenter :
Le chant libre:
Suite aux expériences de la pédagogie Freinet sur ce sujet, on peut affirmer que la pratique du chant libre peut se faire précocement (dès la petite section) en tout cas de façon courante au cours d e la moyenne section.
Le dispositif du chant libre : il faudra prévoir un coin magnétophone (qui est aussi le coin d'écoute individuelle) où les petits enregistreront leurs chants.
Il faudra laisser du temps à l'enfant, l'adulte le laissant seul face au micro pour qu'il ne subisse pas le temps de la grande personne et redevienne lui-même. Un coin situé le plus à l'écart possible du bruit ambiant sera satisfaisant.
Il sera bon, on peut le comprendre, que chaque enfant ait une cassette personnelle (avec son nom dessus ou son pictogramme).
En maternelle
Le chant libre permet à l'enfant de s'exprimer, d'affirmer sa personnalité.
Le chant libre permet à chaque enfant d'apporter sa pierre à l'édifice culturel de la classe et de renforcer ainsi le climat de confiance mutuelle.
Il permet de renseigner l'éducateur sur sa maturation personnelle et langagière de chaque enfant.
Il permet un travail très motivant sur le langage.
En primaire:
On privilégiera l'invention collective d'un chant. Un enfant inventera une phrase chantée (paroles et musique) puis un autre enchaînera sur son idée, etc.
Le magnétophone permettra d'enregistrer le chant phrase par phrase.
La connaissance la plus étendue du répertoire à chanter (toutes comptines et chansons confondues) peut se trouver complétée par la capacité du maître à composer lui-même ses chants pour sa classe. Maître et élèves peuvent s'émuler alors les uns les autres pour la création de chants.
Cela permet davoir un matériel pédagogique riche et souple. Souple, car pouvant adapter les trouvailles des enfants (leur histoire) à un chant quils vont chanter et ainsi qui va leur permettre de sancrer davantage dans un projet en assimilant langage, rythme, mélodie, émotions, images mentales et concepts de façon profonde. Le chant on le sait est un précieux facteur pour fixer et enrichir la mémoire.
Le chant avec variations:
Voici une première méthode :
Après avoir fait entendre un chant une fois, la classe tâche de le reconstituer collectivement. Bien sûr on n'y arrivera que partiellement et on créera des mélodies et des paroles plausibles à l'intérieur des trous de mémoire. Cette expérience peut être amusante, stimulante et l'on retrouve ici, l'idée de variantes chère aux musiques traditionnelles (voir les nombreuses variantes régionales d'une chanson comme « j'ai vu le loup, le renard et la belette »).
En voici une seconde :
On peut être encore plus systématique en recourant à la méthode suivante appelée « chant à transformation »:
On partira d'un chant déjà connu de tous. On procédera en deux ateliers:
Le premier atelier changera les paroles tout en gardant la mélodie originelle : ce sera l'atelier des paroliers.
Le second atelier changera la mélodie tout en gardant les paroles originelles : ce sera l'atelier des compositeurs. On pourra s'aider là encore, du magnétophone de la classe.
Puis on regroupera ces deux ateliers en seul, l'atelier de synthèse.
Lors de ce troisième atelier les enfants s'aperçoivent qu'ils peuvent chanter nouvelles paroles et nouvelles paroles ensemble. Ainsi en étant partis d'un chant connu, on a créé un chant entièrement nouveau qui est presque toujours fort différent du chant originel, ceci au travers des changements de paroles d'une part, des changements de paroles d'autre part.
Bénéfices et objectifs du chant à transformations :
Ce travail collectif renforce:
La coopération: les enfants sont libres de décider :
Ce qu'ils vont travailler (par exemple certains iront en BCD pour se documenter et établir le contexte des paroles: sur fond géographique ou historique ... pourquoi pas? Etc.).
Avec qui ils vont travailler (constitution des groupes)
Les enfants apprennent les uns des autres (pédagogie vicariante).
ils partagent différentes vues, différents choix.
ils reconnaissent la valeur d'autrui sur le plan individuel et apprécient ce qu'il apporte au groupe.
Où ils vont travailler (choix de l'espace par exemple, pour ne pas se gêner mutuellement).
Comment ils vont solliciter le maître.
Quand et comment ils vont évaluer leur propre travail (évaluation formatrice).
L'autonomie de chaque élève : en encourageant le respect mutuel, le maître doit s'efforcer d'aider les élèves à prendre plus de responsabilités vis à vis de leurs apprentissages.